CONFLIT SOCIAL
Source /scd.rfi.fr/
Notre-Dame des Landes : Manifestation des
opposants à la construction de l'aéroport devant le tribunal administratif de
Nantes, le 18 juin 2015
La ZAD de Notre-Dame des Landes, 50 ans
de conflit
La
ZAD de Notre-Dame des Landes, une expérimentation sociale montée par les
opposants au Projet d'aéroport du Grand Ouest, en Loire-Atlantique.
Le projet de construction d’un aéroport à Notre-Dame des Landes a
commencé dès les années 70 mais une opposition s’est très vite mise en place.
Celui-ci a été relancé en 2000, une ZAD ( zone à défendre ) est installée par
les plus fervents militants. Le projet est totalement abandonné en 2018. Cette
ZAD constitue une véritable marge en France depuis ces années 2010 puisque des
militants ont décidé de s’y installer pour protester contre la décision de
l’État.
Notre
Dame des Landes, petite commune appartenant au Pays de la Loire en
Loire-Atlantique était en 2016 peuplée
de 2 144 habitants. En 1968, un projet de construction d’aéroport a été pensé
afin de développer les métropoles du Grand Ouest, s’en est suivit une forte
opposition. Une partie des habitants de la commune, ont vu avant tout une cause
de problème majeure, le bruit que les décollages et atterrissage s auraient
fait, les dégâts visuels, plus tard la question de la pollution s’est également
posée, mais le principal problème était le terrain qu’occuperait l’aéroport.
Les terres agricoles auraient été réquisitionnées pour la construction , ce qui
n’a pas du tout plu aux agriculteurs à l’époque. L’État a mis en place la ZAD
qui signifiait à l’origine « Zone d’Aménagement Différé », ce qui lui
permettait de racheter les terres petit à petit. La lutte a durée plusieurs
années et le projet a finalement été abandonné une première fois en 1974.
Cette idée est relancée en
2000 par le Premier ministre Lionel Jospin, Paris souhaitait désengorger les
autres aéroports comme Paris-Charles-de-Gaulle et Nantes Atlantique ce qui
entraîne des débats publics et plusieurs arrêtés ministériels. En 2009, des
groupes comme ADECA ( Association de Défense des Exploitants Concernés )
marquent leur désapprobation, entre 13 000 à 40 000 personnes se rassemble dans
la ZAD pour la transformer en ( zone à défendre ) . L’ État met en place en 2012 « l’opération
César » pour les expulser, 1000 policiers et gendarmes sont intervenus, le
résultat, plusieurs morts dans les deux camps. Une commission de dialogue est
mise en place par l'ancien maire de Nantes , Jean-Marc Ayrault mais aucune
solution convenant aux deux camps n’est trouvée . En 2015, 17 recours
environnementaux sont déposés par les opposants mais sont tous refusés, les
travaux reprennent sous la décision du président François Hollande. En 2016,
les juges valident les dernières expulsions des agriculteurs et riverains
vivant sur la ZAD. En 2016, un référendum a lieu, le « oui » à l’aéroport
l’emporte avec 55,17% des voix contre 44,83% de « non » . Le gouvernement
promet de lancer les travaux à l’automne et les zadistes sont priés de quitter
la zone d'occupation. Le 1er juin 2017, suite à l’élection du
président Emmanuel Macron, trois médiateurs sont nommés pour une mission de 6
mois, l’ancien pilote de ligne Gérard Feldzer, l’ancien ingénieur de l’Office
national des forêts Michel Badré et la préfète Anne Boquet. Dans leur rapport
du 13 décembre 2017, ils disent que la construction d’un nouvel aéroport ou le
réaménagement de Nantes Atlantique sont deux propositions intéressantes mais
ils ne tranchent pas. Finalement le conflit entre les zadistes et l’État s’est
soldé par l’abandon définitif du projet en 2018. Ce combat qui faisait de la
commune un lieu marginal, par la division de celle-ci entre les pro-aéroport et
les zadistes a désormais prit fin mais l’idée de marge en tant que telle n’a
pas disparue. C’est à dire qu’aux yeux de la France, cet espace restera celui
où des centaines de personnes se sont installées, ont vécut et ont protesté. De
ce fait, la capitale a mit cette région de côté, puis qu’avec ses actions, elle
a montré sa volonté de ne plus être reliée au reste du pays.
Cassi Sarah
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