SDF
Source http://www.leparisien.fr/
Une femme qui dormait dans la rue et qui est
morte de froid dans la nuit du11 au 12
février 2018
Tout le monde a déjà vu un « sdf » mais est-ce que tout le monde
sait ce qu’ils vivent, ce qu’ils sont, ce qu’ils font ? La plupart des
échanges qu’ils obtiennent avec les passants sont sans doute « désolé je
n’ai rien » ou « je n’ai pas d’argent sur moi ». Souvent ils
apitoient, parfois même ils effraient, mais ils doivent quotidiennement faire
face à l’indifférence de la société (en général). Alors comment les SDF
s'adaptent-ils au centre-ville ? Ou plutôt arrivent-ils à s’adapter ?
Est-ce que la société leur laisse les moyens de s’adapter ?
Les « SDF »
Tout d'abord, qu'est-ce qu'un « SDF ». En effet le nom SDF peut être assez
stigmatisant pour ces personnes. SDF signifie « sans domicile fixe », nous
pouvons donc employer le terme de « sans-abris ». Il ne faut pas généraliser
les situations de vie de ces personnes, ils vivent dans la précarité malgré les
aides et ont tous leur histoire de vie. Il y a les nouveaux venus, qui ont une
forte probabilité de retrouver une situation stable ; ceux qui ont des
problèmes plus graves et qui bénéficient donc d'une aide sociale plus importante;
et enfin ceux pour qui l'espoir de retrouver une situation stable diminue
chaque jour un peu plus.
Des conditions de vie difficiles
Nous savons tous que la misère est une situation inconfortable qui
nécessite une survie constante. Et pour les sans-abris c'est une mission très
dure. Ils vivent dans des conditions de vie (pour la plupart) difficiles. Nous
pouvons constater qu'ils ont des difficultés pour se nourrir (d'où la
mendicité), pour se laver, garder une bonne hygiène, se couvrir quand il fait
froid et se désaltérer quand il fait chaud. Cela peut paraitre anodin mais il y
a déjà eu 612 sans-abris décédés en France en 2018. De plus, certains
sans-abris souffrent de problèmes plus graves tels qu'un handicap, une maladie,
un enfant ou un animal à leur charge, ou encore une addiction à l'alcool ou à
la drogue. Mais ce qui fait souffrir le plus ces personnes doit surement être
la solitude et l'indifférence des passants. Des chercheurs de l'université de
Chicago, ont déclaré dans une récente étude que la solitude chronique pourrait
avoir une influence sur la durée de vie d’un individu, elle serait plus courte
chez les personnes socialement isolés
Soutien de l’Etat
Vivre dans la précarité c'est faire face à ces nombreux problèmes, mais
c'est aussi compté dans la société, en tout cas au nom de l'Etat. En effet
l'Etat propose des aides pour venir en aide aux plus démunis. La plus connue
serait le RSA (Revenu de Solidarité Active), versé par la CAF (Caisse
Allocation Familiale), qui donne 559€ par mois. Il existe également l'AME (Aide
Médicale de l'Etat). Il y a également les CHRS (Centres d'Hébergement et de
Réinsertion Sociale). Ils signent une convention avec l'Etat pour bénéficier de
leurs aides. Les sans-abris bénéficient de ressources, d’une couverture
médicale et de plus ils peuvent toucher une petite rémunération en cas de participation
aux ateliers de réinsertion à la vie active. Mais si à la vue de ces aides nous
pouvons avoir tendance à se dire qu’ils sont bien pris en charges, il faut savoir
tout de même que certains refuses certaines aides, d’autres ne sont pas pris en
charge par toutes les aides ; et que même ceux qui sont bien pris en
charge gardent tout de même un parcours difficile et des chances de ne pas se réinsérer
dans la vie sociale
Une ville « anti-sdf » : Dijon
Nous vous proposons un petit zoom sur la ville de Dijon et les sans-abris
qui habitent (comme ils le peuvent) le centre-ville. Cette ville du centre-est
de la France, comme beaucoup de grandes villes aujourd’hui équipée de
dispositifs « anti-sdf ». On retrouve notamment des bancs séparés par
des barres en fer, des parterres bombés de pierres, des picots en métal aux
pieds de certains magasins pour les empêcher de s’asseoir. « On n’arrête
pas le progrès », ça c’est sûr, surtout en termes de ségrégation sociale
et d’indifférence. Arnaud Guvenatam,
ex-candidat de La France Insoumise aux élections législatives et militant de
l'association Eau Bien Commun Bourgogne-Franche-Comté a d’ailleurs déclaré à ce
sujet : « C'est quelque chose qui dévisage nos villes
et surtout nos valeurs, très clairement c'est une manière 'd'invisibiliser' les
gens qui sont dans une grande précarité et la misère ». Depuis Début décembre la Fondation Abbé Pierre et Emmaüs avaient
lancé une campagne pour alerter sur ces dispositifs « anti-sdf » alors
que le nombre de sans-abris en France aurait bondit de 50% entre 2001 et 2012. Ils
invitent d’ailleurs chaque citoyen à poster des photos de ces
« repoussoirs » à misère avec le hashtag qu’ils
ont lancé #soyonshumains.
Clara et Noé
Article très instructif et bien rédigé, agréable à lire!
RépondreSupprimerCette article est intéressant et est très documenté.
RépondreSupprimerArticle très bien construit , grâce aux idées qui sont hiérarchisées
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